Les laboratoires estiment l’alerte de l’ANSM “prématurée”
Les laboratoires pharmaceutiques ont réfuté les déclarations de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) concernant les médicaments vasoconstricteurs, tels que Humex, Actifed, Dolirhume. Selon l’association La NèreS, qui représente les laboratoires, l’alerte de l’ANSM est “prématurée”. Les représentants de l’industrie pharmaceutique affirment que les conclusions scientifiques du comité de pharmacovigilance européen ne sont pas encore disponibles et que la réévaluation du rapport bénéfice/risque de la pseudoéphédrine est en cours au niveau européen.
Une réévaluation en cours
La pseudoéphédrine est une amine sympathomimétique utilisée comme décongestionnant dans ces médicaments. Selon la présidente de l’ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, l’utilisation de ces médicaments sans prescription médicale peut entraîner des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. Elle conseille donc au public de cesser de les utiliser. Cependant, La NèreS estime que, tant que les conclusions du comité de pharmacovigilance européen ne sont pas rendues publiques et que les autorisations de mise sur le marché délivrées par l’ANSM sont maintenues, le rapport bénéfice/risque des vasoconstricteurs par voie orale reste favorable.
Le rôle du pharmacien
Pour rassurer les patients concernés par cette alerte, les représentants des laboratoires rappellent l’importance du rôle du pharmacien dans la prise en charge des patients, notamment dans les régions où l’accès aux soins médicaux est limité. Ils soulignent que le pharmacien est en mesure de fournir des conseils appropriés et de répondre aux questions des patients.
Un débat sur l’utilisation des médicaments
Cette controverse met en évidence un débat plus large sur l’utilisation des médicaments et la façon dont les risques et les bénéfices sont évalués. Alors que les laboratoires défendent le rapport bénéfice/risque favorable de ces médicaments, l’ANSM met en garde contre les effets indésirables graves liés à leur utilisation.
Il est important de prendre en compte à la fois les intérêts des patients, qui cherchent un soulagement rapide de leurs symptômes, et les impératifs de sécurité. La balance entre ces deux aspects est complexe et nécessite une évaluation minutieuse des preuves scientifiques disponibles.
Les autorités de santé, telles que l’ANSM, ont pour responsabilité d’informer le public des possibles risques associés à l’utilisation de médicaments. Cette responsabilité s’étend également aux laboratoires pharmaceutiques, qui doivent fournir des données précises sur les avantages et les effets secondaires de leurs produits.
Il est essentiel que les décisions en matière de santé soient prises en se basant sur des preuves solides et transparentes, et qu’elles soient guidées par l’intérêt supérieur de la santé publique.
En attendant les conclusions du comité de pharmacovigilance européen, il est recommandé aux patients de consulter leur médecin ou leur pharmacien pour obtenir des conseils adaptés à leur situation individuelle.
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L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.