Les trains blindés : symbole du pouvoir et de l’excès en Corée du Nord
Une tradition dictatoriale
Les dirigeants nord-coréens ont toujours préféré les déplacements en train blindé plutôt qu’en avion, considérant ce dernier comme trop dangereux. Cette tendance a été lancée par Kim Il-sung, fondateur de la Corée du Nord, et perpétuée par son fils Kim Jong-Il. Ce dernier avait même effectué un aller-retour de 20 000 km entre Pyongyang et Moscou en train en 2001. Selon la version officielle, c’est d’ailleurs à bord de ce mystérieux train blindé que Kim Jong-Il serait décédé en 2011. Cette tradition dans la dynastie Kim contribue à l’aura de mystère qui entoure ces trains.
Sécurité avant tout
Les trains blindés des dirigeants nord-coréens sont soigneusement sécurisés. Ils sont fabriqués à Pyongyang avec des équipements intégralement blindés, allant des vitres jusqu’aux parois en passant par le plancher, pour les protéger des balles et des explosifs. Le train dispose également d’armes d’assaut et d’un hélicoptère utilisable en cas d’urgence. De plus, le train peut aisément faire marche arrière en cas d’imprévu. Pour renforcer la sécurité, Kim Jong-un déploie souvent des militaires le long des tracés empruntés lors de ses déplacements.
Un avantage sur l’avion
Bien que le train blindé ait des limitations en termes de vitesse (ne dépassant pas les 60 km/h), il offre des conditions de sécurité bien plus élevées qu’un avion. Selon le ministère sud-coréen de l’Unification, les chances de survie en cas d’attaque sont considérablement réduites dans un avion. Par conséquent, les dirigeants nord-coréens privilégient les trains blindés pour garantir leur sécurité lors de leurs déplacements.
Le paradoxe : Kim Jong-un utilise également l’avion
Un leader qui ne répugne pas à voler
Contrairement à son père, Kim Jong-un a déjà utilisé l’avion à plusieurs reprises pour des voyages à l’étranger. Il est prévu qu’il embarque à bord de l’avion officiel de la présidence de l’État, nommé “Chammae-1”. Cependant, certaines questions de fiabilité peuvent se poser concernant cet appareil de fabrication soviétique. Malgré tout, lors de son sommet avec Donald Trump en 2018, l’avion avait bel et bien volé de Pyongyang à Singapour, bien que le leader nord-coréen ne se trouvait pas à bord. Cette utilisation de l’avion montre que Kim Jong-un n’a pas d’aversion particulière pour ce moyen de transport.
Le train blindé : un luxe et des extravagances
Peu d’informations circulent sur le train blindé de Kim Jong-un, mais un officiel russe qui a déjà voyagé avec Kim Jong-Il en 2001 a relaté son expérience dans un livre. Il a témoigné du luxe à bord du train, avec la possibilité de commander des plats de différentes cuisines, notamment russe, chinoise, coréenne, japonaise et française. Des homards vivants étaient également expédiés à bord, ainsi que des caisses de vins rouges de Bordeaux et de Bourgogne acheminées depuis Paris. Des chanteuses étaient également présentes pour divertir l’ex-dirigeant nord-coréen. Il est difficile de savoir si Kim Jong-un voyage dans la même extravagance, mais ces détails montrent les excès de pouvoir et le culte de la personnalité qui règnent en Corée du Nord.
Conclusion
Les trains blindés sont devenus un symbole du pouvoir et de l’excès en Corée du Nord. Ils offrent aux dirigeants une sécurité maximale lors de leurs déplacements, malgré les limitations de vitesse. Cependant, l’utilisation de l’avion par Kim Jong-un pour certains voyages montre qu’il n’est pas totalement réticent à voler. Quoi qu’il en soit, les extravagances décrites à bord des trains blindés soulignent les excès de pouvoir et le luxe dans lesquels vivent les dirigeants nord-coréens, contrastant avec la pauvreté et l’oppression qui caractérisent la vie quotidienne de la population nord-coréenne.
<< photo by Vic Alcuaz >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.