Violences sexuelles : Le puissant récit de Selima Sfar …

Violences sexuelles : le témoignage bouleversant de Selima Sfar, une pionnière du tennis africain

Selima Sfar, la première femme arabe à intégrer le top 100 mondial au tennis, a récemment livré un témoignage bouleversant à nos confrères de L’Équipe. Dans cet entretien, elle raconte les violences sexuelles qu’elle aurait subies de la part de son entraîneur, Régis De Camaret, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Selima Sfar, qui a aujourd’hui 46 ans, a décidé de parler de ces événements non pas pour intenter une action en justice, car les faits sont prescrits, mais pour sensibiliser sur la réalité des abus sexuels et encourager les victimes à en parler.

Des abus trop souvent tus

Selima Sfar explique qu’elle a décidé de briser le silence afin de dénoncer les nombreux abus qui continuent d’avoir lieu. Elle souligne le fait que souvent, les victimes n’osent pas parler parce qu’elles ne sont pas en mesure de dire “non” lorsqu’elles sont agressées. Elle insiste sur l’importance de libérer la parole et de ne pas hésiter à parler pour toutes celles et ceux qui sont victimes.

Le poids du silence et la libération de la parole

Selima Sfar reconnaît qu’il lui a été difficile de parler plus tôt de ces événements. Elle explique qu’elle était paralysée et n’a pas réussi à exprimer ce qu’elle avait vécu, même lorsque d’autres victimes ont fait éclater la vérité. Elle relate une expérience où elle a été contactée par la gendarmerie après la sortie du livre d’Isabelle Demongeot, qui révélait avoir été violée pendant neuf ans par le même homme. Malgré cette opportunité de s’exprimer, Selima Sfar s’est sentie incapable de dire la vérité et a menti en disant qu’il ne s’était rien passé.

La libération de la parole et la fin de la culpabilité

Aujourd’hui, Selima Sfar affirme avoir réussi à se libérer de sa culpabilité et de sa honte. Elle se sent enfin capable de parler des violences sexuelles qu’elle a subies. Elle décrit ses agressions, expliquant qu’elle dormait sur un canapé-lit en bas et qu’elle se réveillait alors que son entraîneur la touchait. Les attouchements ont rapidement évolué en viol et cette situation se répétait à chaque fois.

Les conséquences judiciaires

Au total, une vingtaine de joueuses ont témoigné contre Régis De Camaret, l’entraîneur de Selima Sfar, entre 1977 et 1989. Malheureusement, la plupart de ces cas étaient prescrits. Après deux procès, Régis De Camaret a finalement été condamné à dix ans de prison ferme en 2014 pour viols et tentative de viol sur deux de ses anciennes élèves.

Editorial : briser le silence, une étape essentielle pour la lutte contre les violences sexuelles

Le témoignage de Selima Sfar met en lumière les conséquences dévastatrices des violences sexuelles et la difficulté pour les victimes de sortir du silence. Il souligne la nécessité d’encourager les victimes à parler, afin de briser le tabou et de sensibiliser la société sur ce problème majeur. La prise de parole de personnalités publiques telles que Sfar est essentielle pour inciter les victimes à dénoncer leurs agresseurs et pour encourager les pouvoirs publics à mettre en place des mesures de prévention et de lutte contre les violences sexuelles.

Conseils aux victimes

Il est important de rappeler aux victimes de violences sexuelles qu’elles ne sont pas seules. Il existe des associations, des structures d’écoute et de soutien qui peuvent les accompagner tout au long du processus de guérison. Il ne faut pas hésiter à en parler à des proches de confiance, à consulter un professionnel de santé ou à contacter une association spécialisée. Se libérer du poids du silence et obtenir de l’aide est essentiel pour entamer un processus de reconstruction.

Sources:

• Ouest-France
• L’Équipe