The Creator : le nouveau film de Gareth Edwards
Le réalisateur britannique Gareth Edwards revient sur le devant de la scène avec son dernier film, The Creator. Sept ans après avoir réalisé l’un des meilleurs volets de la saga Star Wars, Rogue One, Edwards propose un blockbuster de science-fiction inégal mais foisonnant, axé sur le thème de l’intelligence artificielle.
Un comeback attendu
Gareth Edwards était resté sans nouvelles depuis la sortie mouvementée de Rogue One en 2016. Après des différends avec le studio Lucasfilm, qui avait commandé des retakes réalisées par un autre metteur en scène, Edwards semblait avoir pris ses distances avec Hollywood. Cependant, son talent indéniable dans ses précédents films tels que Monsters, Godzilla et Rogue One a suscité l’enthousiasme autour de son retour aux commandes d’un nouveau blockbuster de science-fiction.
Une réflexion sur l’intelligence artificielle
The Creator étonne par sa synchronisation avec les préoccupations actuelles autour de l’intelligence artificielle. Le film se déroule dans un futur relativement proche, où l’humanité a fait l’expérience d’un cataclysme causé par l’omniprésence des robots. La trame suit le personnage de Joshua, un soldat membre des forces spéciales américaines, chargé d’empêcher l’utilisation d’une nouvelle arme de destruction massive par l’ennemi, qui prend la forme d’une petite fille-robot.
Une œuvre visuellement impressionnante
Un univers crédible et somptueux
The Creator séduit d’emblée par la beauté de ses effets visuels et de sa direction artistique. Gareth Edwards, assisté du directeur de la photographie Greig Fraser, parvient à créer des images futuristes crédibles et magnifiques. Le design des créatures hybrides, des robots à visage humain, rappelle les mangas et émerveille le spectateur. Le film a été tourné en décors naturels dans toute l’Asie du Sud-Est, ajoutant une certaine authenticité aux images.
Un travail technique impressionnant
The Creator a été réalisé avec une méthode de travail économe en personnel sur le terrain, ce qui pourrait indiquer une voie à suivre pour les futurs blockbusters. Les images de synthèse sont soignées et évitent les motifs standardisés que l’on retrouve souvent dans les productions Marvel et DC. Gareth Edwards et son équipe technique ne cessent de surprendre le spectateur avec leurs trouvailles visuelles.
Un scénario manichéen et des influences trop présentes
Une intrigue inaboutie
Malgré ses qualités visuelles, The Creator souffre d’un scénario manichéen et d’un traitement inabouti de l’intelligence artificielle. Les robots rebelles sont des archétypes déjà vus de nombreuses fois, rappelant les écrits d’Asimov et de Philip K. Dick. De plus, le script présente une vision simpliste et grossièrement tiers-mondiste, opposant l’Occident en tant qu’agresseur et l’Orient en tant que victime oppressée. La vision du réalisateur sur le sujet de l’intelligence artificielle reste floue et laisse le spectateur sur sa faim.
Une surcharge d’influences
Gareth Edwards, débordant d’idées, semble submergé par ses influences, ce qui se ressent dans l’histoire. Plus l’intrigue se déploie et devient spectaculaire, plus les pistes scénaristiques se perdent. Malgré sa singularité visuelle, The Creator ne parvient pas à éviter la sensation de déjà-vu.
Un verdict mitigé
The Creator est un film paradoxal. Il emprunte à de nombreuses références cinématographiques tout en affirmant sa propre identité visuelle. Le scénario aurait gagné à être resserré, mais malgré ses défauts, le film plonge le spectateur dans un tourbillon d’images intenses. Gareth Edwards mérite d’être suivi de près dans le domaine de la science-fiction au XXIe siècle. The Creator, malgré ses écueils, mérite d’être découvert, de préférence sur grand écran.
<< photo by Terje Sollie >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.