Tennis : la Tunisienne Selima Sfar accuse de viols son ancien entraîneur Régis de Camaret
Selima Sfar, ancienne star du tennis tunisien et première femme tunisienne à être entrée dans le top 100 de la WTA, a récemment dénoncé les viols dont elle aurait été victime de la part de son ancien entraîneur français Régis de Camaret. Dans une interview accordée au quotidien L’Équipe, Sfar affirme avoir subi des abus sexuels de la part de Camaret à partir de l’âge de 12 ans et demi, et pendant près de trois ans. Cette révélation bouleversante met en lumière une fois de plus les problèmes d’abus et de violences sexuelles qui touchent de nombreux sports, y compris le tennis.
Des témoignages accablants
Selon Selima Sfar, les viols ont commencé lorsqu’elle était en route pour rentrer de l’aéroport de Bordeaux avec Camaret. Elle raconte que Camaret se serait arrêté sur le bas-côté de la route et aurait commencé à la toucher. Dans un état de choc, Sfar explique qu’elle était paralysée et qu’elle ne pouvait plus bouger. Les viols ont continué chez Camaret, passant rapidement de simples attouchements au viol. Sfar a gardé le silence pendant des années, mais a finalement décidé de ne plus avoir d’entraîneur.
Un soutien nécessaire
Il est important de souligner que Régis de Camaret avait déjà été condamné en 2014 à dix ans de prison pour des viols similaires sur deux anciennes joueuses mineures. Vingt-six autres anciennes joueuses, dont l’ex-numéro 2 du tennis français Isabelle Demongeot, avaient également témoigné des agressions sexuelles et des viols dont elles auraient été victimes de la part de Camaret. Ces faits sont malheureusement prescrits et ne peuvent donc pas faire l’objet de nouvelles poursuites.
Le poids du silence
Selima Sfar explique qu’il lui a fallu 25 ans pour reconnaître ce qu’elle avait subi et 35 ans pour en parler publiquement. Elle affirme avoir vécu une véritable dépression pendant les procès et avoir été confrontée à des idées noires. Les commentaires de son entourage, lui disant qu’elle était “forte” et qu’elle n’aurait pas laissé cela se produire, lui ont causé une grande douleur et ont renforcé son sentiment de honte et de faiblesse.
Des conséquences sportives
Sur le plan sportif, Selima Sfar a réussi à atteindre le top 100 mondial de la WTA en 2001. Cependant, elle déclare que chaque fois qu’elle était sur le point de remporter une grande victoire, elle était paralysée par son traumatisme. Ces révélations mettent en évidence les conséquences profondes que de tels abus peuvent avoir sur les individus, non seulement sur le plan émotionnel mais aussi sur leur carrière sportive.
Éradiquer les abus sexuels dans le sport
Cette affaire met en évidence une fois de plus la nécessité d’éduquer les athlètes et les personnes travaillant dans le milieu sportif sur les questions de consentement, de respect et de prévention des abus sexuels. Il est essentiel de mettre en place des politiques de protection des athlètes, des procédures de signalement sûres et confidentielles, ainsi que des sanctions sévères pour ceux qui enfreignent ces règles. Les fédérations sportives, les entraîneurs et les responsables doivent prendre leurs responsabilités et agir de manière proactive pour prévenir les abus sexuels.
La voix des victimes
Les témoignages courageux de Selima Sfar et d’autres victimes d’abus sexuels dans le sport contribuent à briser le silence et à faire avancer la lutte contre ces comportements inacceptables. Il est crucial de soutenir et d’écouter les victimes, de leur offrir les services de soutien nécessaires et de leur donner l’espace pour raconter leur histoire. En outre, il est essentiel que la justice prenne ces accusations au sérieux et poursuive les agresseurs.
Conclusion
Les accusations de Selima Sfar à l’encontre de son ancien entraîneur Régis de Camaret soulèvent des questions profondes sur les abus sexuels dans le sport. Il est essentiel que ces accusations soient prises au sérieux et que des mesures soient prises pour prévenir de tels abus à l’avenir. Les récits de victimes courageuses comme Selima Sfar mettent en lumière l’importance de briser le silence et de soutenir les survivants d’abus sexuels. Seule une vigilance constante et collective peut permettre de créer un environnement sûr et respectueux pour tous les athlètes.
<< photo by Sam Hojati >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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