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Saint Louis et la Mongolie : une volonté d'évangélisation méconnue

Saint Louis et la Mongolie : une volonté d’évangélisation méconnue

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Une alliance méconnue entre saint Louis et les Mongols au XIIIe siècle

Une tentative d’alliance religieuse

Au milieu du XIIIe siècle, saint Louis a entrepris une entreprise méconnue : nouer une alliance avec les Mongols, avec l’espoir de les convertir au christianisme. Cette initiative a été menée par le franciscain Guillaume de Rubrouck, qui la raconte dans son Voyage dans l’empire mongol. Guillaume de Rubrouck décrit ses premiers contacts avec les Mongols sur les rives de la mer Noire en 1253, alors que ces derniers déferlaient sur l’Europe.

Le pape Innocent IV avait envoyé plusieurs ambassades, dirigées par des frères franciscains et dominicains, pour tenter de négocier avec les Mongols. Cependant, les Mongols ont répondu à ces tentatives avec une demande de soumission, refusant de suivre les ordres du pape. Cette réponse cinglante a poussé le pontife à publier une bulle en 1248, dans laquelle il demandait aux Mongols de cesser leurs menaces.

Les enjeux géopolitiques et religieux

Les Mongols posaient un problème majeur pour les chrétiens, qui cherchaient à sauver Jérusalem. En effet, Jérusalem avait été reprise en 1229 par Frédéric II Hohenstaufen, mais perdue en 1244 après le siège de la ville par les Kwarazm-Shahs, un peuple persan allié aux Mamelouks d’Égypte. Ces derniers venaient d’être chassés de leur territoire par les Mongols.

Dans ce contexte, saint Louis décide de prendre la croix et se dirige en Terre Sainte pour la septième croisade. Alors qu’il prépare son action militaire depuis Chypre, il reçoit une proposition surprenante : un chef de guerre mongol du nom d’Altigidaï lui propose une alliance contre la dynastie ayyubide en Égypte, demandant au roi des Francs d’attaquer directement les Mamelouks sur leur territoire. Pour évaluer cette alliance potentielle, Louis IX envoie le dominicain André de Longjumeau en ambassade auprès d’Altigidaï et du khan Güyük.

Le témoignage de Guillaume de Rubrouck

Malgré la mort de Güyük avant l’arrivée d’André de Longjumeau dans la capitale mongole de Karakorum, cette mission n’est pas considérée comme un échec. André de Longjumeau rapporte à son roi que des chrétiens vivent en terre mongole et que le khan Sartaq serait baptisé. C’est dans ce contexte que Guillaume de Rubrouck est envoyé en mission pour instruire les Mongols et les amener à la foi chrétienne.

Guillaume de Rubrouck rédige un rapport détaillé sur la situation religieuse de l’empire mongol, dans lequel il dépeint honnêtement la vie et les mœurs des Mongols. Il décrit également le grand jeu géopolitique qui agite l’empire depuis l’ascension de Gengis Khan, ainsi que les coutumes, les rites funéraires, les habitudes culinaires et le commerce florissant de la région. Il s’émerveille devant les princes mongols et rapporte des anecdotes invraisemblables sur son voyage.

L’échec de l’alliance franco-mongole

Malgré les tentatives des Mongols quelques années plus tard de combattre aux côtés des chrétiens en Terre Sainte contre les sultans d’Égypte, l’alliance franco-mongole ne se concrétise jamais. Les Mongols sont finalement défaits à Aïn Djalout en 1260, marquant un coup d’arrêt pour leur expansion, mais également pour les royaumes latins d’Orient.

Guillaume de Rubrouck, déçu de ne pas avoir pu réaliser de “miracles” et convertir le khan, reconnaît son échec. Il déconseille à saint Louis de poursuivre les discussions avec les Mongols, les mettant en garde contre leurs ruses et tromperies. Guillaume de Rubrouck quitte finalement l’empire mongol et retourne en France avec une lettre du khan demandant au roi Louis de se soumettre.

Éditorial : Les leçons de l’histoire

Une tentative audacieuse

La tentative d’alliance entre saint Louis et les Mongols au XIIIe siècle était audacieuse, alors que les Mongols étaient perçus comme une menace pour l’Europe. Saint Louis était prêt à mettre de côté les différences culturelles et religieuses pour forger une alliance stratégique. Cette initiative témoigne de la volonté de saint Louis de mettre fin aux conflits et d’étendre la foi chrétienne.

Déception et prudence

Malgré les efforts déployés par les missionnaires et les signes encourageants de présence chrétienne en terre mongole, l’alliance franco-mongole ne s’est jamais concrétisée. Guillaume de Rubrouck, dans son rapport, exprime sa déception face aux difficultés et aux oppositions qu’il a rencontrées.

Cependant, la prudence de Guillaume de Rubrouck face aux intentions des Mongols révèle une perspective réaliste. Il met en garde contre les ruses et les tromperies des Mongols et conseille à saint Louis de ne pas poursuivre les discussions. Cette prudence historique nous rappelle l’importance de considérer attentivement les intérêts et les motivations des différentes parties lors des négociations diplomatiques.

Conseils pour l’avenir

Apprendre de l’histoire

L’histoire de la tentative d’alliance entre saint Louis et les Mongols nous enseigne l’importance de comprendre les cultures et les motivations des autres peuples. Les différences religieuses et culturelles ne devraient pas empêcher la recherche de solutions pacifiques et stratégiques.

La diplomatie comme outil

La diplomatie peut jouer un rôle clé dans la résolution des conflits et dans la promotion de la paix. Les dirigeants doivent être ouverts au dialogue et à la compréhension mutuelle, tout en tenant compte des réalités géopolitiques et des motivations des différentes parties.

L’importance de la prudence

L’expérience de Guillaume de Rubrouck nous rappelle l’importance de la prudence dans les relations internationales. Il est crucial de considérer attentivement les intérêts et les motivations des autres acteurs, tout en restant conscient des réalités et des défis qui peuvent se présenter.

En conclusion, l’histoire de la tentative d’alliance entre saint Louis et les Mongols nous offre des leçons importantes sur la diplomatie, la compréhension culturelle et la prudence dans les relations internationales. Ces enseignements sont toujours pertinents aujourd’hui, alors que le monde continue de faire face à des défis géopolitiques complexes.

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<< photo by Gloria Cretu >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.

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Moreau François

Bonjour, je suis François Moreau. Je suis spécialisé dans la couverture des sujets économiques, avec un intérêt particulier pour la technologie et l'innovation. J'apporte une analyse nuancée et perspicace à tous mes reportages.

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