Renégociation de l’accord sur l’immigration avec l’Algérie : Les enjeux selon Edward Felsenthal.

La remise en question de l’accord sur l’immigration entre la France et l’Algérie

Un accord vieux de 55 ans aux règles dérogatoires au droit commun

Depuis 1968, un accord concernant les flux migratoires a été établi entre la France et l’Algérie. Celui-ci organise l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France, avec des règles dérogatoires au droit commun. Les Algériens sont favorisés sur certains points, notamment en matière de regroupement familial, mais perdent sur d’autres, notamment pour les étudiants. Cet accord a été remis en cause par l’ancien Premier ministre français Edouard Philippe.

Des propos contre l’immigration du fait accompli

Dans une interview accordée à l’Express, Edouard Philippe s’est exprimé sur la question de l’immigration en France et a critiqué « l’immigration du fait accompli ». Selon lui, il y a une accélération très forte de l’augmentation du nombre d’étrangers en France depuis les années 2000, avec une plus grande proportion d’étrangers provenant d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Il évoque une renégociation possible de l’accord concernant les flux migratoires avec l’Algérie, qui accorde des avantages considérables aux Algériens par rapport aux ressortissants d’autres États. Malgré les relations historiques entre la France et l’Algérie, le maintien d’un tel dispositif avec un pays avec lequel la France entretient des relations compliquées ne lui paraît plus justifié.

Les trois non-dits en matière d’immigration selon Edouard Philippe

Le président d’Horizons s’exprime également sur trois non-dits en matière d’immigration en France : le premier concerne l’intégration, l’éducation et le civisme, le deuxième concerne l’islam et le troisième concerne le travail. Selon lui, il est injuste de vouloir moins d’étrangers en France et de viser des personnes qui sont françaises depuis plusieurs générations. Pour Edouard Philippe, le problème de l’immigration ne se trouve pas dans le contrôle de l’entrée des étrangers en France, mais plutôt dans celui de l’intégration, de l’éducation et du développement du civisme.

Des propositions en faveur d’une régularisation au cas par cas

Edouard Philippe soutient les propositions formulées par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt sur l’immigration, mais précise tout de même que ces propositions ne sont pas suffisantes. Il est opposé à toute régularisation massive et favorable au principe proposé par Olivier Dussopt de permettre à des gens exerçant des activités professionnelles dans des secteurs où l’intérêt national commande de pouvoir continuer à le faire. Il préfère que cette régularisation se fasse au cas par cas.

Editorial: Une nécessaire réflexion sur l’immigration en France

La remise en question de l’accord sur l’immigration entre la France et l’Algérie par Edouard Philippe met en lumière la nécessité d’une réflexion approfondie sur l’immigration en France. Le sujet divise la majorité, la gauche et la droite, mais il est primordial de trouver des solutions pour permettre une meilleure intégration des étrangers en France et éviter toute montée de l’extrême droite et de l’islamophobie.

Il est important de rendre l’immigration régulière plus accessible, de faciliter l’obtention de la nationalité française pour les étrangers intégrés, d’assurer leur pleine participation à la vie citoyenne et de lutter contre toutes formes de discrimination ou de stigmatisation.

Conseil : Vers un dialogue constructif entre les pays concernés

Il est indéniable que la question de l’immigration est complexe et nécessite un dialogue constructif entre les pays concernés pour trouver des solutions justes et durables. La France et l’Algérie doivent travailler ensemble pour réexaminer les termes de leur accord en matière d’immigration et veiller à ce que la relation entre les deux pays soit renforcée autour de valeurs de coopération, respect et solidarité.

En fin de compte, il est de la responsabilité de tous les acteurs concernés de travailler ensemble pour favoriser une meilleur compréhension des enjeux posés par l’immigration et trouver des solutions concertées pour relever ces défis.