Quand saint Louis rêvait de convertir la Mongolie

Une alliance méconnue entre saint Louis et les Mongols

Un projet ambitieux et risqué

Au milieu du XIIIe siècle, Saint Louis décide de tenter une alliance avec les Mongols, dans l’espoir de les convertir au christianisme. Il envoie donc le franciscain Guillaume de Rubrouck en ambassade auprès du khan Güyük pour évaluer cette possibilité. Bien que cette mission ne soit pas un succès total, elle permet au franciscain de recueillir des informations précieuses sur la vie et les mœurs des Mongols, qu’il rapporte dans son méconnu “Voyage dans l’empire mongol”.

Une alliance avortée

Malgré les efforts de Saint Louis et les inscriptions du khan Sartaq se prétendant chrétien, l’alliance entre les Mongols et les Francs ne se concrétise jamais. Guillaume de Rubrouck met en garde le roi contre les Mongols, prévenant qu’ils ne sont pas dignes de confiance et préfèrent user de ruses et de tromperies plutôt que la force des armes. Finalement, la défaite des Mongols à Aïn Djalout en 1260 marquera la fin des espoirs d’alliance et le déclin des Royaumes latins en Terre Sainte.

Un témoignage sur la vie des Mongols

Le récit de Guillaume de Rubrouck offre un témoignage unique sur la vie des Mongols au XIIIe siècle. Il décrit avec admiration leur grand jeu géopolitique, leur histoire depuis l’époque de Gengis Khan, ainsi que leurs coutumes, rituels funéraires, habitudes culinaires et commerce florissant. Il relate également des anecdotes fascinantes, telles que le royaume chrétien du roi Jean, les montagnes des Assassins, les chiens géants et bien d’autres histoires étranges et horribles.

Une honnêteté sans illusion

Guillaume de Rubrouck fait preuve d’une honnêteté sans illusion dans son rapport sur la situation religieuse de l’empire mongol. Il relate ses contacts avec les nestoriens, chrétiens considérés comme hérétiques par l’Église, et exprime sa déception devant leur comportement envers les chrétiens. Malgré ses efforts, il ne parvient pas à convertir le khan et reconnaît finalement son échec dans sa mission.

Une leçon pour l’histoire

L’histoire de la tentative d’alliance entre saint Louis et les Mongols nous rappelle l’importance de la prudence dans les relations internationales. Elle souligne également les défis et les limites de la conversion religieuse par la force. Les Mongols, bien qu’intéressés par une alliance avec les Francs, sont finalement motivés par leurs propres intérêts et ne peuvent être totalement fiables. Il est crucial pour les dirigeants de prendre en compte ces réalités lorsqu’ils envisagent des alliances et des partenariats avec d’autres nations.

Conclusion

L’histoire méconnue de la tentative d’alliance entre saint Louis et les Mongols met en lumière les défis et les risques auxquels font face les dirigeants dans leurs relations internationales. Le récit de Guillaume de Rubrouck offre un aperçu précieux de la vie des Mongols au XIIIe siècle et souligne l’importance d’une approche réaliste et prudente dans les affaires internationales.