Près d’un homme sur trois est porteur d’un papillomavirus humain : une menace silencieuse qui nécessite une prise de conscience urgente

Santé : Près d’un homme sur trois est porteur d’un papillomavirus humain

Une prévalence alarmante

Une étude récemment publiée dans The Lancet met en lumière la prévalence alarmante des papillomavirus humains chez les hommes. Selon cette étude, un tiers des hommes de plus de 15 ans dans le monde sont porteurs d’un papillomavirus, et 21% sont atteints d’un type de VPH susceptible de causer un cancer. Ces chiffres mettent en évidence la nécessité de développer des campagnes de vaccination dans la population masculine.

L’étude, menée entre 1995 et 2022 dans 35 pays différents, révèle que les chiffres sont comparables chez les hommes du monde entier, mais les prévalences en Asie de l’Est et du Sud-Est sont deux fois moins élevées que dans les autres régions. La prévalence du VPH chez les hommes est maximale dans le groupe des 25-29 ans et reste élevée jusqu’à l’âge d’au moins 50 ans, contrairement aux femmes où elle diminue avec le temps. Les jeunes hommes de 15 à 19 ans sont également particulièrement touchés par le virus, ce qui suggère qu’ils sont infectés rapidement après leur première activité sexuelle.

L’importance de la vaccination

Cette étude met en lumière l’importance cruciale de renforcer la prévention contre le VPH, dans le cadre plus global de la lutte contre les maladies et infections sexuellement transmissibles. Il est essentiel d’élargir les recherches sur le VPH chez les hommes, car celles-ci sont encore rares dans certaines régions du monde.

Les papillomavirus étaient longtemps associés à des problèmes de santé exclusivement féminins, mais ils sont de plus en plus reconnus comme un problème de santé publique touchant la population dans sa globalité. Les trois types de vaccins contre le VPH ciblent les papillomavirus potentiellement oncogènes, qui sont les plus souvent associés aux cancers liés à cette infection. Il est donc crucial d’inclure la population masculine dans les campagnes de vaccination.

Parmi les 200 types de papillomavirus pouvant se transmettre par voie sexuelle, une quinzaine sont considérés comme à haut risque, tant pour les hommes que pour les femmes. La plupart des infections sont asymptomatiques et éliminées naturellement par le corps, mais certaines peuvent persister et entraîner des cancers.

La situation en France

En France, le vaccin contre le papillomavirus est recommandé chez les jeunes filles depuis 2007, mais seulement depuis le 1er janvier 2021 pour les garçons. Cependant, les taux de couverture vaccinale sont encore faibles, avec seulement 37% des filles et 9% des garçons vaccinés. Cela est bien en deçà de l’objectif de 80% fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers pour la période 2021-2030.

Face à cette situation, une campagne de vaccination sera lancée dès la rentrée de septembre dans tous les collèges de France, ciblant à la fois les filles et les garçons. Cette initiative est saluée par les experts de la santé qui soulignent que le déploiement de la vaccination contre le VPH chez les jeunes femmes et de plus en plus chez les jeunes hommes commence à produire des effets bénéfiques.

Conclusion

La prévalence alarmante des papillomavirus chez les hommes met en évidence la nécessité urgente de renforcer la prévention, le dépistage et la vaccination. Il est crucial de sensibiliser la population masculine à ce problème de santé et de promouvoir l’importance de la vaccination. Les campagnes de vaccination doivent être étendues et intensifiées afin d’atteindre les objectifs fixés pour la réduction du nombre de cancers liés aux papillomavirus. Il est également important de poursuivre les recherches sur le VPH chez les hommes, notamment dans les régions où les données sont rares, afin de mieux comprendre la prévalence et les risques associés à cette infection.