Pourquoi l’Algérie rétablit un couplet anti-France dans son hymne national français Language? Titre: La controverse autour du couplet anti-France dans l’hymne national algérien

L’hymne national algérien complet sera désormais joué lors des cérémonies officielles en présence du président de la République

Depuis longtemps, le troisième couplet de l’hymne national algérien, Kassaman, qui nomme la France, n’était plus joué lors des cérémonies officielles. Cependant, un décret présidentiel récemment publié au Journal officiel algérien précise que l’hymne national sera désormais exécuté dans son intégralité, avec ses cinq couplets, lors des commémorations officielles en présence du président de la République. Ce décret met fin à l’ambiguïté qui régnait jusque-là quant à la présentation de cet hymne lors de ces événements.

Une décision claire et motivée

Le décret a été pris par le président Abdelmadjid Tebboune après avoir reçu un rapport du ministre de la Défense nationale. Il précise que la version complète de l’hymne national algérien, composé de cinq couplets, sera jouée lors des cérémonies officielles en présence du président. Auparavant, cette version était prévue uniquement lors des congrès du Front de libération nationale (FLN) et à l’investiture du président de la République.

Cette décision claire et motivée met fin à un débat qui perdurait depuis longtemps en Algérie. Certaines voix s’étaient élevées pour demander la suppression du troisième couplet, arguant que l’Algérie, avec son histoire millénaire, ne devait pas se limiter à la présence française sur son sol. Cependant, le couplet a toujours été défendu par certains poids lourds du FLN, empêchant toute suppression.

Une histoire mouvementée

Les paroles de l’hymne national algérien ont été écrites en 1955 par le poète et militant nationaliste Moufdi Zakaria, tandis que la musique a été composée par Mohamed Fawzi. Cependant, ce n’est qu’en 1963 que les paroles et la musique ont été officiellement adoptées comme l’hymne national. Depuis cette époque, plusieurs tentatives ont été faites pour supprimer le troisième couplet controversé, mais elles se sont toujours heurtées à des oppositions.

Certaines périodes ont été marquées par la suppression de ce couplet dans les manuels scolaires, avant qu’il ne réapparaisse avec le président Abdelaziz Bouteflika en 1999. Malgré ces débats, le troisième couplet a finalement été préservé, faisant de l’hymne algérien le seul au monde à mentionner le nom d’un autre pays.

Une polémique sur fond de tensions franco-algériennes

La polémique autour du couplet qui mentionne la France intervient à un moment où les relations entre l’Algérie et la France connaissent des tensions. Des incidents récents, tels que le rappel en consultations de l’ambassadeur algérien à Paris ou les déclarations controversées de personnalités politiques françaises, ont contribué à dégrader les relations entre les deux pays.

Certains voient également cette décision de jouer l’hymne national dans son intégralité comme un geste symbolique de l’Algérie envers la France, rappelant ainsi son indépendance et sa souveraineté. Cette décision survient d’ailleurs au moment où le président Tebboune effectue une visite officielle en Russie et prévoit une visite d’État à Paris à l’automne.

Une question de mémoire et d’identité

Cette controverse autour de l’hymne national met en lumière les questions de mémoire et d’identité qui continuent de diviser les relations entre la France et l’Algérie. L’hymne national est un symbole puissant qui reflète l’histoire et les valeurs d’un pays. En jouant l’hymne national dans son intégralité, l’Algérie réaffirme son indépendance et sa volonté de préserver sa mémoire collective.

Cependant, cette décision soulève également des questions plus larges sur la manière dont les pays doivent aborder leur passé colonial et leurs relations avec leurs anciens colonisateurs. La France et l’Algérie ont une histoire complexe et souvent douloureuse, et il est essentiel de trouver des moyens de dépasser les différends et de construire une relation basée sur la compréhension mutuelle et le respect.

Au-delà de la polémique, il est important de reconnaître les enjeux sous-jacents, de promouvoir le dialogue et d’encourager les deux pays à travailler ensemble pour construire un avenir plus harmonieux et équilibré.