Séisme au Maroc : Pourquoi l’aide de la France n’est pas indispensable à l’heure qu’il est
Nombrilisme français ou raisons logistiques ?
La polémique autour de l’absence de la France parmi les pays choisis pour apporter leur aide au Maroc après le récent séisme révèle une vision franco-française de la situation. Il est essentiel de comprendre que cette absence de réponse de Rabat à Paris s’explique d’abord par des raisons logistiques plutôt que diplomatiques. Le Maroc, qui a accepté l’aide immédiate de quatre pays (l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis), n’a pas encore répondu à la proposition d’aide de la France, tout comme il n’a pas encore répondu à d’autres pays tels que les Etats-Unis ou Israël.
Une évaluation minutieuse des besoins
Le Maroc a procédé à une évaluation minutieuse des besoins sur le terrain, en tenant compte des problèmes logistiques et de l’enclavement des zones sinistrées. Il est normal qu’un pays qui a subi une telle catastrophe commence par évaluer ses besoins avant d’accepter l’aide proposée. De plus, le Maroc dispose de compétences organisationnelles et techniques pour intervenir et travailler dans l’urgence, comme en témoigne sa gestion de la crise du Covid-19.
La France n’est pas indispensable
Le Maroc a accepté l’aide de quatre pays qui ont des relations privilégiées avec lui, notamment l’Espagne, le Royaume-Uni, le Qatar et les Emirats arabes unis. Ces choix ont été étudiés et transmettent un message. La France aurait pu faire partie de ce groupe, notamment en raison de ses relations anciennes avec le Maroc et de son expertise dans l’intervention après des catastrophes. Cependant, le choix de ne pas faire appel à la France montre que le Maroc est en mesure de gérer la situation de manière autonome et de montrer sa capacité à régler ses affaires soi-même.
Les raisons du malaise entre la France et le Maroc
Plusieurs raisons expliquent les tensions entre la France et le Maroc. Tout d’abord, l’attitude d’Emmanuel Macron à l’égard du royaume a aggravé les relations, notamment en adoptant un comportement perçu comme arrogant. De plus, des dossiers tels que celui du Sahara occidental dans lequel la France tarde à s’aligner sur Israël et les Etats-Unis, ainsi que le rapprochement de la France avec l’Algérie, ont également contribué à un refroidissement des relations. Les accusations d’espionnage du téléphone d’Emmanuel Macron dans l’affaire Pegasus et la crise des visas ont également eu un impact négatif.
L’aide de la France dans le futur
Bien que l’aide de la France ne soit pas indispensable dans l’immédiat, il est possible d’apporter une aide financière aux organisations non gouvernementales présentes sur place. Lors de la phase de reconstruction, la France pourra contribuer à la reconstruction des infrastructures et des villages détruits. Il est important de rappeler que l’aide ne se limite pas à une aide immédiate, mais peut également prendre différentes formes dans les mois à venir.
En conclusion, il est essentiel de ne pas tomber dans un sentiment de nombrilisme français et de comprendre que la décision du Maroc de ne pas accepter immédiatement l’aide de la France est basée sur des raisons logistiques et un désir de montrer sa capacité à gérer la crise par lui-même. La relation tendue entre la France et le Maroc est également un facteur qui influence cette décision. L’aide de la France pourra néanmoins être apportée dans le futur, lors de la phase de reconstruction.
<< photo by Nico Smit >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
