Le stress du réalisateur Martin Scorsese après le tournage d’Aviator
Un tournage ambitieux mais stressant
Aviator, un biopic sur Howard Hughes réalisé par Martin Scorsese, a été une entreprise ambitieuse qui a duré plusieurs années. Le film raconte l’histoire du milliardaire et aventurier sur une période de 20 ans, interprété brillamment par Leonardo DiCaprio. Ce personnage réel, à la fois patron de studio de cinéma, producteur, pilote d’avion en avance sur son temps et industriel, a exigé une mise en scène et une production de grande envergure.
Tout au long du tournage, Martin Scorsese a dû faire face à des dépassements de budget. Il aurait même dû payer de sa poche une somme estimée à 500 000 dollars pour couvrir ces dépenses. Malgré cela, le film n’a pas connu de problèmes majeurs et a été réalisé comme prévu.
Problèmes de distribution et de calendrier
Cependant, en coulisses, la Warner Bros a rencontré des difficultés avec le calendrier de sortie du film. Initialement prévu pour une sortie autour de Noël, période stratégique pour rester dans l’esprit des votants de l’Académie avant les Oscars de février, Aviator s’est retrouvé en conflit avec d’autres gros films déjà prévus par la Warner, tels que Blade Trinity, Ocean’s Twelve, Million Dollar Baby, Un long dimanche de fiancailles et Le Fantôme de l’opéra.
Face à cette situation délicate, la Warner a décidé de faire appel à la firme Miramax pour distribuer le film sous sa bannière. Cette décision a coûté à la Warner 50% des revenus américains du film ainsi que les droits de diffusion télévisée aux États-Unis. Tout cela a créé une complication dans le processus de sortie et de montage d’Aviator.
Martin Scorsese lui-même a déclaré dans une interview accordée au New York Times en 2020 que les dernières semaines de montage et de mixage de The Aviator l’ont poussé à bout. Il a décrit cette période comme étant “comme être dans un bunker et se faire tirer dessus dans toutes les directions”. Selon lui, les différents studios impliqués dans la sortie du film ont conduit à des conflits de langage et de vision artistique, mettant en péril sa capacité à réaliser des films.
Le recul et l’évolution de Martin Scorsese
Malgré la frustration ressentie après Aviator, Martin Scorsese a continué à réaliser des films. Depuis lors, il a produit sept longs métrages de fiction, sans compter ses documentaires et ses travaux pour la télévision. Cependant, au fil des années, il a constaté que trouver des financements traditionnels pour ses projets devenait de plus en plus difficile.
Cela a conduit Martin Scorsese à se tourner vers les plateformes de streaming pour deux de ses films les plus récents, The Irishman (Netflix) et Killers of the Flower Moon (Apple). Cette évolution indique non seulement les défis auxquels sont confrontés les réalisateurs de renom pour financer leurs projets, mais elle soulève également des questions sur l’avenir de l’industrie cinématographique traditionnelle.
Conclusion
Le stress que Martin Scorsese a ressenti après le tournage d’Aviator met en évidence les nombreux défis auxquels les réalisateurs peuvent être confrontés dans l’industrie cinématographique. La complexité des problèmes de calendrier et de distribution, ainsi que les tensions créées par les différents intervenants et studios, peuvent mettre en péril la créativité et la passion des cinéastes.
Cependant, Martin Scorsese a réussi à surmonter ces épreuves et à continuer à réaliser des films. Son expérience sert de rappel aux cinéastes actuels de rester persévérants dans leur quête artistique, malgré les obstacles rencontrés.
En fin de compte, l’histoire d’Aviator nous rappelle également l’évolution rapide de l’industrie cinématographique, avec l’émergence des plateformes de streaming et les défis de financement auxquels sont confrontés les réalisateurs. Le paysage cinématographique change, et il est important pour les cinéastes de s’adapter à ces changements tout en préservant leur vision artistique.
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<< photo by Jan Kopřiva >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.