Judaïsme : Le temps de Roch Hachana
Un nouveau cycle de fête
Roch Hachana, le nouvel an pour les Juifs, est une période de célébration qui ouvre un cycle qui s’achèvera avec le Grand Pardon, également connu sous le nom de Yom Kippour. Cette période de festivités, qui se déroulera du 15 au 17 septembre, revêt une signification profonde pour la communauté juive. Le philosophe Jacob Rogozinski nous éclaire sur le sens de cette magnifique fête.
Un regard tourné vers l’avenir
Le judaïsme considère Roch Hachana comme un moment propice pour tourner la page sur l’année passée et faire place à l’avenir avec confiance. Au lieu de cultiver la nostalgie, qui est un sentiment régressif, cette fête invite à regarder vers l’avenir avec espoir. Il est intéressant de souligner que Roch Hachana était initialement une fête du souvenir, mais elle est devenue le temps de la repentance et ensuite le passage à l’an neuf. Ainsi, la dimension confessionnelle de cette fête précède son aspect pratique de l’élaboration d’un calendrier.
La mémoire et la construction de l’avenir
En associant la mémoire à l’avenir, le judaïsme nous enseigne qu’il n’est pas possible de construire sur une table rase. Pendant Roch Hachana, le son du chofar, qui rappelle la corne d’un bélier, retentit. Cet instrument rappelle que Dieu a retenu le geste d’Abraham qui s’apprêtait à sacrifier son fils. Cette journée de commémoration nous rappelle le sacrifice inachevé d’Isaac et l’interdiction du meurtre. D’une manière plus large, Roch Hachana invite à identifier et à reconnaître publiquement ses fautes et à retrouver le chemin du bien. C’est une fête de purification collective qui se termine par le pardon accordé à toute la communauté. Les hommes se libèrent du fardeau du passé, non seulement de leurs fautes, mais de tout ce qui pèse sur leur conscience, afin de regarder vers l’avenir.
Le rituel du Tachlikh
Un rituel important de Roch Hachana est le Tachlikh, qui signifie littéralement “tu jetteras”. Ce rituel consiste à jeter des miettes ou des petits cailloux dans un cours d’eau tout en récitant des versets des prophètes Michée et Isaïe, notamment celui-ci : “Tu jetteras tous leurs péchés au fond de la mer.” Les interprétations de cette coutume sont nombreuses. Certains rabbins la considèrent comme une superstition, tandis que d’autres la soutiennent au nom de la tradition. Quoi qu’il en soit, ce geste symbolique apporte réconfort. Il permet à la communauté de se libérer d’un sentiment de culpabilité pouvant conduire aux pires excès. Ce rituel de purification, sans violence, répond donc à une nécessité.
Le pardon et la construction de l’avenir
La compréhension de Roch Hachana ne peut se faire sans associer le Grand Pardon, également connu sous le nom de Yom Kippour. Le christianisme a hérité de cette tradition messianique, mais les catholiques ont développé la pratique de la confession individuelle, accordant ainsi un pouvoir considérable au prêtre qui absout les fautes. Cependant, certaines communautés protestantes pratiquent encore le pardon collectif, comme cela était pratiqué au début de la Réforme. Se pardonner ne signifie pas se croire tout-puissant, mais au contraire admettre notre incomplétude et nous donner une chance d’éviter de répéter les mêmes erreurs.
Une coupure-lien vers l’avenir
Roch Hachana peut être compris comme une coupure-lien, un concept inventé par les psychanalystes. Nous coupons le fil qui nous relie à nos fautes, tout en reconnaissant leur existence, afin de pouvoir poursuivre notre chemin et construire un avenir. Cette célébration n’est donc pas seulement un simple rituel, mais une invitation à regarder droit devant soi avec confiance. Bien sûr, parfois, nous ressentons les morsures du temps passé et notre conscience peut nous tourmenter. Mais il reste toujours une lueur d’espoir, une tendre consolation pour nos faiblesses. La religion antique nous soutient et réchauffe nos cœurs.
Conclusion
En cette période de Roch Hachana, il est important de comprendre le sens profond de cette fête juive. Elle nous rappelle l’importance de la mémoire, de la repentance et du pardon pour construire un avenir meilleur. En associant la tradition aux aspirations spirituelles, le judaïsme nous guide sur le chemin de la progression personnelle et de la réconciliation collective. Que cette nouvelle année apporte à nos frères juifs tant aimés de la joie, de la prospérité et du bonheur. Chana Tova !
<< photo by Prince Kumar >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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