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Le nouveau plan loup en France : quelles mesures pour la cohabitation humain-loup ?

Le nouveau plan loup en France : quelles mesures pour la cohabitation humain-loup ?

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Que va-t-il y avoir dans le 5° plan loup ?

Un aperçu des informations avant-première

Lundi, le 5° plan loup sera officiellement présenté par Fabienne Buccio, la préfète coordinatrice d’Auvergne Rhône Alpes, au groupe national loup. Selon les informations divulguées, il n’y aura pas de grands changements, si ce n’est une adaptation du plan en fonction de la “boussole de la science”. On prévoit de revoir la méthode de comptage, de mieux équiper les louvetiers et d’aider plus efficacement les éleveurs, bien que cela n’implique pas nécessairement une augmentation du nombre de loups pouvant être prélevés.

La “boussole de la science” au cœur du plan

Ce 5° plan loup se concentrera sur la “boussole de la science”. Les autorités reconnaissent que la dynamique de la population de loups est importante, mais cela ne signifie pas pour autant que l’espèce est sauvée. Les plans précédents se sont principalement focalisés sur la protection de l’animal, mais les ministères concernés admettent qu’ils en savent encore trop peu sur le plan scientifique. Ils reconnaissent également qu’il est nécessaire d’adapter le plan, car le loup ne se limite plus aux montagnes et aux alpages où il se nourrissait traditionnellement de moutons. Il colonise désormais presque tout le pays, et les attaques sur les bovins et les équidés sont devenues inévitables.

Les deux ministères en charge sont unanimes quant à l’enjeu de ce 5° plan national loup : “garantir un bon état écologique de la population de loups tout en préservant les activités humaines, en particulier l’élevage extensif et pastoral”. Toutefois, est-il réellement possible concilier ces deux objectifs ? Les éleveurs ne partagent pas forcément cet avis.

Un plan adaptatif basé sur 4 axes

Le plan loup, qui a pour vocation de préserver l’espèce, sera adaptatif. Si la science indique qu’il est possible d’augmenter légèrement les prélèvements, l’État le fera. Si la science dit “attention, ne pas toucher”, alors aucune action supplémentaire ne sera entreprise. Cependant, ces décisions ne seront pas prises au niveau national mais au niveau européen, en fonction de l’évolution du statut de protection du loup.

Le plan reposera sur 4 axes principaux : mieux compter, mieux gérer, mieux protéger et mieux accompagner. Concernant les comptages, un point de crispation depuis un moment, rien n’est encore défini. L’Office français de la biodiversité (OFB) aura un an pour étudier et présenter une nouvelle méthode à la préfète référente. Il est évident que des adaptations seront nécessaires, car le comptage des loups lorsqu’il neige n’a que peu de sens en Normandie ! Il faudra également choisir une méthode de comptage permettant de restaurer la confiance de tous les acteurs concernés.

Pour la gestion du loup, la science et la connaissance de l’espèce seront primordiales, mais il faudra prendre en compte le fait que le loup ne reconnaît pas les frontières territoriales. En matière de protection, il s’agira d’adapter les mesures aux différents territoires, en particulier ceux des fronts de colonisation. Si la présence de plusieurs patous (des chiens de protection des troupeaux) en montagne est acceptable, cela pose des problèmes de cohabitation dans les plaines bocagères.

Enfin, en matière d’accompagnement, il s’agira de mieux comprendre la détresse du monde de l’élevage. Les délais pour mettre en œuvre les moyens de défense seront plus rapides, tout comme les indemnisations. Certaines annonces, telles que le déploiement plus rapide des moyens d’intervention pour lutter contre les loups les plus prédateurs dans les nouveaux territoires de colonisation, sont attendues. Une grande nouveauté est également à souligner : les louvetiers pourront désormais être équipés de visée nocturne pour mener des tirs.

Le coût du loup

En termes de mesures de protection, les dépenses sont passées de 1,32 million d’euros à son arrivée en France à 29 millions d’euros en 2020, puis à 40 millions en 2022. Les projections annoncent une probabilité d’atteindre les 70 millions d’euros dans un avenir proche. En ce qui concerne les indemnisations sur la période du dernier plan loup (2017-2022), et en comptabilisant environ 12 500 animaux prédés, cela représente entre 4 et 5 millions d’euros.

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Le nouveau plan loup en France : quelles mesures pour la cohabitation humain-loup ?
<< photo by Elwira Glowacz >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.

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Girard Vincent

Salut, je m'appelle Vincent Girard. En tant que correspondant à l'étranger, j'ai couvert des conflits, des crises politiques et des catastrophes naturelles dans le monde entier. Mon but est de partager la vérité de ces situations complexes avec le monde.

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