Un plan d’intervention au Niger sur la table de la Cédéao
Une intervention militaire contre les putschistes nigériens
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) envisage actuellement un plan d’intervention au Niger. Les contours d’une “éventuelle intervention militaire” contre les putschistes nigériens ont été définis lors d’une réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja, au Nigeria. Le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité de la Cédéao, Abdel-Fatau Musah, a déclaré aux médias : “Tous les éléments d’une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force”.
Les obstacles à une opération de restauration du pouvoir par la Cédéao
Cependant, il convient de noter que cette éventuelle intervention militaire de la Cédéao se heurterait à plusieurs obstacles. Premièrement, la Cédéao ne souhaite pas donner aux putschistes nigériens d’informations sur le moment et l’endroit où elle pourrait frapper. Cette décision opérationnelle sera prise par les chefs d’État du bloc. Deuxièmement, la voie diplomatique reste privilégiée par la Cédéao pour résoudre la crise au Niger. Une délégation a même été envoyée à Niamey afin de poursuivre les négociations. Enfin, l’option militaire est considérée comme la dernière possibilité sur la table.
Le poids des pays voisins et le risque de guerre
Il est important de souligner que le Mali et le Burkina Faso, deux pays voisins du Niger également dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte qui a renversé le président nigérien. Ces deux pays ont été suspendus des instances dirigeantes de la Cédéao et ont clairement indiqué que toute intervention armée serait considérée comme une déclaration de guerre, entraînant leur retrait de l’organisation régionale.
Rester dans le cadre de la diplomatie
La nécessité de la diplomatie
Malgré la pression de l’ultimatum fixé par la Cédéao, il est primordial de privilégier la voie diplomatique pour résoudre la crise au Niger. La Cédéao doit continuer à envoyer des messages clairs aux putschistes en leur donnant toutes les chances de revenir sur leurs actions et de rétablir l’ordre constitutionnel. La coopération économique et politique régionale doit permettre de favoriser le dialogue et de trouver des solutions pacifiques.
Les risques de l’intervention militaire
Une intervention militaire de la Cédéao pourrait entraîner des conséquences néfastes pour la région. Les pays voisins du Niger ont déjà exprimé leur opposition à cette option, la qualifiant de déclaration de guerre. Une escalade militaire pourrait conduire à une instabilité régionale accrue et à des conflits prolongés. Par conséquent, il est essentiel que la Cédéao poursuive ses efforts diplomatiques et explore toutes les voies possibles pour une transition démocratique pacifique.
Conclusion
La Cédéao envisage un plan d’intervention militaire au Niger afin de restaurer l’ordre constitutionnel et de libérer le président détenu. Cependant, cette option rencontre des obstacles, notamment le soutien des pays voisins à la junte et les risques potentiels d’une intervention armée. Il est nécessaire de privilégier la diplomatie et de continuer à encourager le dialogue avec les putschistes. La coopération régionale et les solutions pacifiques sont les meilleures voies pour une transition démocratique réussie au Niger.
<< photo by Alek Burley >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.