Le Consentement : une déconstruction de l’aura de Gabriel Matzneff

Le Consentement : Une adaptation trop illustrative pour éclairer l’affaire

L’histoire de Vanessa Springora

Dans le film “Le Consentement”, l’histoire de Vanessa Springora est mise en lumière. Elle raconte sa relation toxique avec l’écrivain Gabriel Matzneff. Le spectateur est ainsi plongé dans le calvaire que subit Vanessa, interprétée avec brio par Kim Higelin. Cette jeune fille de moins de 14 ans était victime des abus de Matzneff.

Dans le récit de Vanessa Springora, intitulé également “Le Consentement”, elle relate comment Matzneff a abusé d’elle pendant sa jeunesse et l’a utilisée à sa guise. L’ouvrage a provoqué une onde de choc dans le milieu littéraire parisien, qui a finalement décidé de bannir l’écrivain après avoir longtemps applaudi son talent.

Une adaptation cinématographique décevante

Cependant, l’adaptation cinématographique de cette histoire par Vanessa Filho laisse à désirer. En effet, le film se veut avant tout illustratif, offrant très peu de véritable éclairage sur cette affaire. Les scènes sont souvent répétitives et servent principalement à démontrer la perversité de Matzneff.

Le problème avec cette approche est qu’elle ne permet pas au spectateur de véritablement comprendre les mécanismes psychologiques en jeu dans ce type de relation. Les nuances et la complexité du consentement et de la manipulation sont reléguées au second plan, ce qui diminue la portée du film en tant qu’œuvre de dénonciation et de sensibilisation.

La controverse autour du consentement

L’affaire Matzneff a jeté une lumière crue sur la question du consentement, suscitant un débat important autour de ce concept. Certaines voix ont argumenté que ce qui s’est passé entre Vanessa Springora et Gabriel Matzneff était une relation consentie, puisqu’elle affirme avoir été “amoureuse” de lui à l’époque.

Cette argumentation soulève des questions fondamentales : peut-on vraiment parler de consentement dans une relation impliquant un mineur et un adulte, surtout lorsque cet adulte exerce son pouvoir d’écrivain renommé et d’homme d’expérience sur la jeune victime ? La société doit-elle redéfinir les notions de consentement et de pouvoir dans le contexte de ces relations déséquilibrées ?

Déconstruire les croyances et revoir le système d’aura autour des artistes

L’affaire Matzneff doit être l’occasion de remettre en question certains systèmes de croyances qui entourent les artistes. Trop souvent, les créateurs sont glorifiés et leur œuvre est considérée comme justifiant tous leurs actes. La renommée et le talent ne peuvent pas servir de paravent aux comportements abusifs et illégaux.

Il est crucial de déconstruire cette aura qui entoure les artistes et de les juger sur leurs actes plutôt que sur leur talent. Les victimes doivent être écoutées et soutenues, et les auteurs d’abus doivent être tenus responsables de leurs actions, quelle que soit leur renommée.

Conseils pour une société plus vigilante

Ce film souligne la nécessité d’une plus grande vigilance de la part de la société envers les abus et les relations déséquilibrées. Il est impératif d’éduquer les jeunes sur le consentement et de les aider à identifier les signes d’une relation abusive.

Les parents, les enseignants et les professionnels de la santé doivent jouer un rôle clé dans la prévention et la détection des abus. Il est également essentiel de créer un environnement où les victimes se sentent en sécurité pour parler de leurs expériences et où les agresseurs sont tenus responsables de leurs actes.

Enfin, la société doit revoir ses normes et ses valeurs autour du consentement, en reconnaissant que le consentement ne peut être donné lorsque le pouvoir et l’expérience sont asymétriques. Il est temps d’établir des limites claires et de garantir la protection des plus vulnérables dans notre société.