Le coeur brisé”.

Coupe du monde 2023 : Les Fidjiens et leur rapport à la mort

La récente tragédie qui a touché Josua Tuisova, joueur de rugby fidjien, a suscité une grande attention et de nombreuses réactions. Malgré la perte de son fils de sept ans, Tuisova a choisi de poursuivre sa participation à la Coupe du Monde de Rugby 2023 avec son équipe nationale. Ce choix a soulevé des interrogations quant à la façon dont les Fidjiens abordent la mort et la façon dont leur culture influence leurs réactions face à de telles tragédies.

Un rapport à la mort différent

Pour comprendre la décision de Tuisova, il est essentiel de prendre en compte le rapport unique que les Fidjiens entretiennent avec la mort. Selon Franck Boivert, ancien directeur de la plus grande école de rugby des Fidji, les Fidjiens ont une vision différente de la mort, en partie due aux nombreuses maladies et à la mortalité infantile élevée qui touchent l’archipel. Il explique que les Fidjiens considèrent la mort comme une volonté de Dieu et croient que le défunt est mieux au paradis. Cette perspective religieuse leur confère un certain détachement, et ils trouvent la force de surmonter leur peine grâce à leur foi.

Lorsque Boivert a assisté aux funérailles du fils de Sireli Bobo, ancien joueur de Biarritz, il a été frappé par le stoïcisme de la famille. Ils ont réussi à trouver du réconfort dans la narration de la Bible et de ses versets. Ce détachement émotionnel peut sembler déroutant pour ceux qui ne sont pas familiers avec la culture fidjienne, mais il est en réalité profondément enraciné dans leur façon de concevoir la vie et la mort.

Les funérailles fidjiennes

Les funérailles aux Fidji sont un événement social et communautaire important. Les proches de la famille rendent visite à la maison du défunt, apportent des cadeaux et de l’argent, et partagent des boissons traditionnelles appelées cava. La veillée mortuaire est une célébration joyeuse où l’argent récolté contribue aux frais financiers. Lors de la cérémonie, des prêtres prononcent des sermons pendant une heure et les proches rendent hommage au défunt. L’enterrement est marqué par le dépôt de terre sur la tombe, suivi de nombreuses fleurs. Les funérailles se terminent par des chants magnifiques autour de la tombe et un repas communautaire copieux.

Ces pratiques témoignent de l’importance du partage et de la solidarité au sein de la communauté fidjienne. La diffusion des funérailles en direct sur Facebook est également devenue une pratique courante, permettant à ceux qui ne peuvent pas y assister en personne d’y participer symboliquement. Cela souligne le caractère communal de la perte et montre à quel point les Fidjiens accordent de l’importance au soutien communautaire dans les moments difficiles.

Une leçon de vie pour le reste du monde

La décision de Josua Tuisova de continuer à jouer dans la Coupe du Monde de Rugby malgré la perte tragique de son fils est un témoignage frappant de cette culture fidjienne qui privilégie la communauté et la foi sur ses propres émotions. Pour certains, cela peut sembler incompréhensible, mais cela nous rappelle que chaque culture a ses propres rituels et mécanismes de guérison face à la mort. Il est important de respecter ces différences et de ne pas juger les choix individuels dans de tels moments.

La leçon que nous pouvons tirer de cette tragédie est la puissance du soutien communautaire et de la spiritualité dans les moments de deuil. Peut-être que le reste du monde pourrait apprendre de la manière dont les Fidjiens se soutiennent mutuellement et trouvent la force de continuer à avancer malgré les épreuves. Chacun doit trouver sa propre voie pour faire face à la perte, mais en embrassant la compassion et la solidarité, nous pouvons tous espérer surmonter ces épreuves de la vie.

Conseils pour faire face au deuil

Chacun réagit différemment face au deuil, mais voici quelques conseils généraux pour faire face à une perte :

• Trouver un soutien communautaire : Cherchez le réconfort de vos proches, de votre famille et de vos amis. Faites-vous entourer de ceux qui vous soutiennent et partagent votre peine.
• Exprimer ses émotions : Ne retenez pas vos émotions. Pleurez, parlez, écrivez ou faites tout ce qui vous aide à exprimer et à libérer votre peine.
• Prioriser sa propre guérison : Accordez-vous du temps pour vous-même et prenez soin de votre bien-être physique et émotionnel. Soyez patient avec vous-même et donnez-vous le temps dont vous avez besoin pour guérir.
• Trouver du réconfort spirituel : Si vous êtes religieux ou spirituel, trouvez du réconfort dans votre foi et vos croyances. La spiritualité peut être une source de réconfort et de guérison profonde.
• Chercher un soutien professionnel : Si vous avez du mal à faire face à la perte, il peut être judicieux de consulter un professionnel de la santé mentale. Un thérapeute ou un conseiller peut vous aider à traverser cette période difficile.

Il est important de se rappeler que chacun fait face au deuil à sa manière et qu’il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de traverser cette épreuve. Trouvez les mécanismes de guérison qui vous conviennent le mieux et ne sous-estimez jamais le pouvoir du soutien communautaire et de l’amour pour surmonter les moments les plus sombres de la vie.