L’Afrique : Nouveau membre du G20, une victoire économique à célébrer

L’Afrique rejoint le club des grandes économies du G20, une victoire pour Modi

Le 9 septembre 2023, l’Union africaine (UA) a été officiellement intégrée au G20, marquant un moment significatif pour l’Afrique et constituant une victoire diplomatique pour l’Inde, qui se positionne comme leader des “pays du Sud”. Cette décision a été annoncée lors de la réunion des dirigeants du G20 à Delhi, où un accord important sur les infrastructures au Moyen-Orient doit également être signé.

Un signal fort pour l’Afrique

Cette intégration de l’UA au G20 représente un développement majeur pour l’Afrique. Avant cela, seule l’Afrique du Sud était représentée au sein de ce groupe des grandes économies mondiales. L’adhésion de l’UA donne désormais une voix collective au continent africain, qui compte 55 membres et un PIB total de trois mille milliards de dollars.

Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a salué cette décision qui fournira un cadre propice pour plaider en faveur du continent et mettre en valeur sa contribution efficace à relever les défis mondiaux. Les félicitations ont également afflué de la part d’autres pays africains, tels que le Nigeria, qui voient cette adhésion comme une opportunité de faire avancer leurs aspirations sur la scène internationale.

Une victoire diplomatique pour l’Inde

L’intégration de l’UA au G20 est également une victoire diplomatique pour l’Inde. En tant que pays hôte de la réunion du G20 et actuel président du groupe, l’Inde a montré sa volonté de défendre les besoins des pays du Sud dans un monde divisé. Le Premier ministre indien Narendra Modi a joué un rôle central dans cette initiative, ce qui renforce sa stature sur la scène internationale et pourrait influencer les élections nationales de l’année prochaine.

Cette décision coïncide également avec la volonté de l’Inde de changer le nom anglais du pays hérité de l’époque coloniale en utilisant le nom indigène “Bharat”. Cela reflète la fierté nationale et témoigne de la recherche d’une identité indienne authentique et indépendante.

Un projet majeur au Moyen-Orient

En parallèle de cette intégration de l’UA, des sources américaines et européennes indiquent qu’un accord de principe doit être signé lors du G20 entre les États-Unis, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Union européenne et d’autres partenaires du G20. Ce projet majeur vise à développer des infrastructures de transport maritime et ferroviaire reliant l’Inde à l’Europe à travers le Moyen-Orient. Il constitue une réponse potentielle aux nouvelles routes de la soie de la Chine.

Cet accord de principe est également lié aux efforts du président américain Joe Biden pour normaliser les relations entre Israël, l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région. Il offre un potentiel énorme et est le résultat de mois de diplomatie prudente. Cependant, le G20 pourrait éprouver des difficultés à trouver un consensus sur des questions géopolitiques telles que l’attitude à adopter envers la Russie ou les actions à entreprendre concernant le changement climatique.

Des enjeux géopolitiques et climatiques

Les membres du G20 risquent de rencontrer des obstacles dans leur quête d’un consensus sur des enjeux géopolitiques majeurs, notamment l’attitude à adopter envers la Russie et les actions à entreprendre face au changement climatique. Ces sujets revêtent une importance considérable pour les pays en développement, qui sont particulièrement touchés par les événements météorologiques extrêmes liés au changement climatique et par l’insécurité alimentaire causée par des crises telles que la guerre en Ukraine.

Les économies en développement sont souvent les plus touchées par le changement climatique, même si elles sont les moins responsables de cette crise. Il est donc essentiel que le G20 parvienne à des engagements solides concernant le climat, car toute absence de progrès dans ce domaine serait potentiellement catastrophique. Le groupe représente 85% du PIB mondial et est responsable de 80% des émissions de gaz à effet de serre.

Un appel à agir sur tous les fronts

Lors de la réunion du G20, l’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a rappelé l’urgence climatique sans précédent à laquelle le monde est confronté en raison d’un manque d’engagement en faveur de l’environnement. Les événements climatiques extrêmes, tels que les inondations au Brésil, sont des exemples frappants des conséquences du changement climatique.

Il est essentiel que les membres du G20 trouvent une position commune sur le climat et prennent des mesures pour abandonner progressivement les combustibles fossiles. Cette question est intimement liée à d’autres défis géopolitiques du G20, tels que les relations avec la Russie. Les pays en développement, notamment ceux d’Afrique, ont également appelé la communauté internationale à les soutenir dans leur lutte contre le réchauffement climatique, en accordant des investissements et en réformant le système financier international.

Conclusion

L’intégration de l’Union africaine au G20 et les négociations en cours pour un projet majeur au Moyen-Orient sont des développements clés dans le paysage géopolitique et économique mondial. Alors que l’Afrique voit sa voix renforcée et que l’Inde s’affirme en tant que leader des pays du Sud, il est essentiel que le G20 parvienne à des consensus solides sur des questions géopolitiques et climatiques. Le monde en développement est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, et il est de la responsabilité des pays les plus puissants de prendre des mesures significatives pour y faire face.