Crise politique et économique en Tunisie : la Première ministre limogée et les discussions avec le FMI compromises
Une crise politique sans explications
La situation en Tunisie est marquée par une crise politique et économique profonde. La Première ministre Najla Bouden a été limogée par le président Kais Saied, sans qu’aucune explication officielle ne soit donnée. Le président a nommé Ahmed Hachani, un ancien haut cadre de la Banque centrale, pour faire face aux défis colossaux auxquels le pays est confronté.
Cette crise politique trouve ses origines dans le coup de force du président Saied en juillet 2021, où il a pris le pouvoir en limogeant le Premier ministre de l’époque et en gelant le Parlement. Depuis lors, Saied gouverne par décrets et a réduit considérablement les pouvoirs du Parlement grâce à une modification de la Constitution. Les élections législatives qui ont eu lieu fin 2022 ont été boycottées par les partis d’opposition et ont connu un faible taux de participation, ce qui a conduit à l’installation d’une nouvelle assemblée des députés au printemps 2023.
Des difficultés économiques croissantes
En plus de la crise politique, la Tunisie fait face à de graves difficultés économiques. La croissance est faible, d’environ 2%, le taux de pauvreté est en hausse avec 4 millions de Tunisiens sur 12 millions d’habitants vivant dans la pauvreté, et le taux de chômage est très élevé, atteignant 15%. Ces difficultés économiques sont exacerbées par des pénuries sporadiques de produits de base dans le pays, en particulier de pain dans les boulangeries subventionnées par l’État.
Ces pénuries sont liées à l’exigence des fournisseurs d’être payés à l’avance, ce que la Tunisie a du mal à faire en raison de sa dette élevée, qui représente environ 80% du PIB. Le pays cherche donc des aides étrangères pour surmonter cette crise économique.
Les discussions avec le FMI compromises
Le pays a entamé des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars, mais ces discussions sont maintenant compromises. Le président Saied s’oppose aux conditions posées par le FMI, notamment la réduction des subventions publiques sur les produits de base et la restructuration des entreprises publiques en difficulté. Il propose plutôt un “nouveau cadre financier mondial” pour sortir le pays de la crise économique.
Cette rupture des discussions avec le FMI est préoccupante, car un accord permettrait d’obtenir un soutien financier qui soulagerait les difficultés croissantes de la Tunisie et serait également susceptible d’attirer d’autres financements étrangers. Cependant, le président Saied semble privilégier l’augmentation des taxes pour obtenir des ressources financières, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la population déjà touchée par la crise économique.
Les défis à venir pour la Tunisie
La question qui se pose maintenant est de savoir si la Tunisie pourra obtenir des aides financières étrangères pour soutenir son économie. Le pays est confronté à un risque élevé de défaut de paiement sur sa dette, ce qui pourrait aggraver davantage la crise économique. Les échéances de remboursement pour 2023 sont estimées à 21 milliards de dinars, dont 12 en devises, mais sans un accord financier, la situation deviendra de plus en plus difficile en 2024 et 2025.
La Tunisie cherche donc à obtenir des financements alternatifs auprès de l’Union européenne et de certains pays arabes, tels que l’Arabie saoudite. L’UE a déjà conclu un “partenariat stratégique” avec la Tunisie et prévoit de verser 255 millions d’euros cette année, ainsi qu’une assistance macro-financière conditionnée à des réformes politiques et au respect des droits humains.
Conclusion
La Tunisie est confrontée à une crise politique et économique profonde, marquée par le limogeage de la Première ministre et les difficultés pour obtenir des aides financières étrangères. La rupture des discussions avec le FMI compromet la possibilité d’un soutien financier immédiat, ce qui pourrait aggraver la crise économique déjà précaire. Il est essentiel que les dirigeants tunisiens trouvent rapidement des solutions pour sortir le pays de cette crise, tout en garantissant le respect des droits humains et la réalisation de réformes politiques nécessaires. Les partenaires internationaux, tels que l’UE, doivent également apporter leur soutien à la Tunisie dans cette difficile période de transition.
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L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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