La montée des tensions dans le Haut-Karabakh : implications régionales et internationales
L’opération militaire azerbaïdjanaise
L’Azerbaïdjan a lancé une opération militaire dans la région du Haut-Karabakh, territoire disputé depuis des décennies avec l’Arménie. Qualifiée d’« antiterroriste », cette opération vise les « forces arméniennes » dans la région sécessionniste. Les autorités séparatistes arméniennes ont rapporté un bilan de vingt-cinq morts, dont deux civils, et quatre-vingts blessés, parmi lesquels quinze civils. De son côté, l’Azerbaïdjan a annoncé la mort d’un civil, tué par éclats d’obus à la suite d’une attaque des forces armées arméniennes. Les affrontements se poursuivent le long du front, avec l’utilisation d’artillerie, de drones d’attaque et d’avions de combat par les forces azerbaïdjanaises.
Appels à la cessation des hostilités et à la négociation
Les autorités du Karabakh ont appelé à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise des négociations avec l’Azerbaïdjan. Elles demandent le retrait inconditionnel et total des forces armées arméniennes de la région et la dissolution du régime séparatiste. De son côté, l’Azerbaïdjan demande aux forces armées arméniennes illégales de hisser le drapeau blanc, de rendre toutes les armes et de dissoudre le régime illégal. L’Azerbaïdjan se dit prêt à entamer des pourparlers en cas de besoin.
Réactions internationales
La Russie, la France et les États-Unis ont appelé à la fin des hostilités et à un règlement pacifique de la situation. Le président français Emmanuel Macron a condamné le lancement de l’opération militaire par l’Azerbaïdjan et a appelé à une cessation immédiate des hostilités. Il a également exhorté à la reprise des discussions pour résoudre la crise humanitaire et garantir les droits et la sécurité des habitants du Haut-Karabakh. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu les mesures prises par l’Azerbaïdjan pour défendre son intégrité territoriale.
Implications régionales et internationales
La complexité des enjeux historiques et politiques
La région du Haut-Karabakh est le théâtre de tensions incessantes depuis des décennies. Les enjeux historiques, politiques et ethniques qui l’entourent rendent la résolution de ce conflit particulièrement difficile. L’Arménie et l’Azerbaïdjan n’ont pas réussi à trouver un accord sur le statut de cette région majoritairement peuplée d’Arméniens mais revendiquée par l’Azerbaïdjan. Les rapports entre la Turquie et l’Arménie sont également très tendus en raison des événements tragiques du génocide arménien perpétré par l’Empire ottoman.
Les conséquences humanitaires et sécuritaires
Le déclenchement de cette nouvelle opération militaire aggrave la situation humanitaire déjà difficile dans la région. Les civils sont les principales victimes de ces affrontements, avec des morts et des blessés signalés des deux côtés. De plus, la présence de mines terrestres dans la région pose un grave problème de sécurité pour les habitants. Des évacuations de civils ont été organisées dans les zones les plus dangereuses, mais la situation reste extrêmement préoccupante.
La nécessité d’une résolution pacifique
Il est plus que jamais nécessaire que les parties prenantes s’engagent dans des discussions constructives et sincères pour parvenir à une résolution pacifique du conflit. Les Nations Unies, la Russie et la France, en tant que coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, ont un rôle crucial à jouer dans la médiation et la promotion d’un règlement négocié. Il est impératif que tous les acteurs régionaux et internationaux favorisent le dialogue et soutiennent les efforts visant à mettre fin aux hostilités et à instaurer la paix durable dans la région du Haut-Karabakh.
<< photo by Kevin Schmid >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.