Atos : Bertrand Meunier quitte la présidence, la vente à Daniel Kretinsky retardée
Le président d’Atos, Bertrand Meunier, a démissionné de son poste en raison des critiques de certains actionnaires. Il sera remplacé par Jean-Pierre Mustier, une figure du monde bancaire. Parallèlement, la vente d’une partie des activités d’Atos à Daniel Kretinsky, milliardaire tchèque, a été repoussée au deuxième trimestre 2024, au lieu de la fin 2023 comme initialement prévu.
Complexité du dossier Atos
Le départ de Bertrand Meunier est un nouveau rebondissement dans l’affaire complexe d’Atos, qui a annoncé cet été la vente de ses activités historiques au milliardaire Daniel Kretinsky. Pour l’entreprise, cette vente était une tentative de trouver une solution à la crise après une période difficile marquée par des pertes financières importantes et une crise de gouvernance.
Critiques des actionnaires et des représentants des salariés
Malgré la situation difficile de l’entreprise, la vente des activités à Daniel Kretinsky a été vivement critiquée par certains actionnaires minoritaires et les représentants des salariés. Ils s’inquiètent de voir un homme d’affaires étranger s’approcher des activités stratégiques de l’entreprise. Cependant, les dirigeants d’Atos ont affirmé lors d’une conférence de presse que cette vente reste la meilleure solution disponible pour réaliser la scission du groupe.
Retard de la vente et impact financier
La vente des activités d’infogérance de Tech Foundations à Daniel Kretinsky a été retardée au deuxième trimestre 2024 en raison de contraintes de calendrier liées à l’obtention des autorisations réglementaires. Cela a entraîné une hausse de l’action Atos au début, mais elle est ensuite passée dans le rouge.
Le groupe a également annoncé des impacts financiers importants liés à cette vente. La cession de Tech Foundations aura un impact positif net de 100 millions d’euros sur la trésorerie d’Eviden, mais le besoin en fonds de roulement de Tech Foundations a été sous-évalué, ce qui se traduira par un impact négatif d’un milliard d’euros sur la dette nette d’Eviden.
Nouveaux détails et scénario alternatif
La future entité, qui regroupera les activités de cybersécurité, pourrait recevoir jusqu’à 10 % du capital de Tech Foundations en fonction de la réalisation de certains objectifs opérationnels. De plus, si Daniel Kretinsky monétise totalement ou partiellement cette activité avant fin 2026, Eviden recevra 40 % du produit net de cette opération. Le communiqué d’Atos indique également pour la première fois un scénario alternatif au cas où la transaction avec Daniel Kretinsky n’a pas lieu, avec la possibilité pour le groupe de recourir aux marchés de capitaux ou de vendre des actifs supplémentaires pour faire face aux échéances de sa dette.
Nouvelle présidence et critiques subsistantes
Bertrand Meunier, fortement critiqué ces derniers mois, a démissionné de son poste de président. Il sera remplacé par Jean-Pierre Mustier en tant que président non-exécutif. Les actionnaires minoritaires qui ont critiqué ouvertement la vente d’activités continueront probablement à exprimer leur mécontentement malgré le plan clarifié d’Atos.
Réactions possibles et recommandations
La situation d’Atos est complexe et suscite de nombreuses questions et préoccupations. Les actionnaires minoritaires et les représentants des salariés ont le droit de s’inquiéter de l’avenir de l’entreprise et de la vente de ses activités à un investisseur étranger. Il est essentiel que la direction d’Atos communique de manière transparente et clarifie les détails financiers de la vente ainsi que les conséquences pour l’entreprise et ses employés.
Il est également nécessaire de prendre en compte les préoccupations politiques liées aux activités stratégiques de l’entreprise et de garantir la sécurité et la souveraineté nationale. La nomination de Jean-Pierre Mustier, une figure respectée du monde bancaire, en tant que président non-exécutif peut être considérée comme un moyen de renforcer la confiance des parties prenantes et de stabiliser l’entreprise.
Enfin, il est crucial pour Atos de continuer à explorer toutes les opportunités d’innovation et à s’adapter à un environnement économique et politique instable. Cela nécessitera des efforts pour développer de nouvelles solutions technologiques, renforcer la cybersécurité et maintenir la confiance des clients et des investisseurs.
En résumé, la situation d’Atos est complexe, mais il est essentiel que l’entreprise communique de manière transparente et renforce la confiance des actionnaires, des employés et des parties prenantes. La nomination de Jean-Pierre Mustier en tant que président non-exécutif et les mesures prises pour clarifier les détails financiers de la vente sont des étapes importantes dans cette direction.
<< photo by Mathias Sogorski >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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