Dariush Mehrjui, réalisateur de « La Vache » et figure du cinéma : une carrière en constante évolution

Le meurtre tragique du cinéaste iranien Dariush Mehrjui

Un cinéaste clé du cinéma iranien

Dariush Mehrjui, l’un des plus importants cinéastes iraniens, a été tragiquement assassiné le samedi 14 octobre, ainsi que son épouse, Vahideh Mohammadifar, à leur domicile près de Téhéran. Âgé de 83 ans, Mehrjui est connu pour avoir réalisé en 1969 le film “La Vache”, considéré comme l’un des premiers de la nouvelle vague du cinéma iranien.

Une carrière influente

Né le 8 décembre 1939 à Téhéran, Dariush Mehrjui est également connu pour son travail en tant que traducteur et pour ses films à succès tels que “Les Locataires” (1987) et “Hamoun” (1990), une comédie noire sur les vingt-quatre heures de la vie d’un homme confronté à un divorce et aux préoccupations intellectuelles, dans un Iran en proie à l’invasion des entreprises technologiques Sony et Toshiba. Mehrjui a également exploré la condition féminine dans ses films, notamment avec “Sara” (1993), “Pari” (1995) et “Leila” (1996), qui abordaient des sujets tels que l’infertilité et la polygamie.

Un cinéaste philosophe

Dariush Mehrjui a étudié la philosophie aux États-Unis avant de retourner en Iran et de se lancer dans le cinéma. Il a ensuite séjourné en France après la révolution islamique de 1979, où il a réalisé “Voyage au pays de Rimbaud”. Parallèlement à sa carrière de cinéaste, il a traduit des ouvrages de l’écrivain français Eugène Ionesco et du philosophe marxiste allemand Herbert Marcuse.

Une perte tragique pour le cinéma iranien

Le meurtre de Dariush Mehrjui est une perte tragique pour le cinéma iranien. Mehrjui était non seulement un réalisateur talentueux, mais aussi une figure emblématique de l’industrie cinématographique du pays. Son travail a contribué à façonner le cinéma iranien moderne et a inspiré de nombreux cinéastes du monde entier. Ses films, qui allient esthétisme et critiques sociales, ont été salués par la critique et ont remporté de nombreux prix internationaux.

Une enquête en cours

Les circonstances entourant le meurtre de Dariush Mehrjui et de son épouse restent floues et font l’objet d’une enquête en cours. Selon les rapports, leur domicile aurait été cambriolé et aucun signalement n’a été fait concernant une intrusion illégale. Le ministre de la Culture a demandé des éclaircissements sur cet incident tragique. Il est essentiel que la lumière soit faite sur cette affaire afin que justice soit rendue.

Le rôle de l’art dans la société

Un cinéma indépendant et politiquement engagé

La carrière de Dariush Mehrjui témoigne de sa conviction profonde que l’art doit être indépendant et ne pas servir de simple outil de propagande politique. Il a souvent exprimé son opinion selon laquelle le cinéma doit être un moyen de questionner et de critiquer les structures de pouvoir et les normes sociales. Ses films, bien qu’ils n’aient pas nécessairement de positions politiques claires, dépeignent souvent les réalités complexes et les tensions de la société iranienne.

L’importance de la liberté d’expression

Le meurtre de Dariush Mehrjui rappelle l’importance de préserver la liberté d’expression et de permettre aux artistes de s’exprimer librement. Dans un contexte politique où la censure est fréquente, les réalisateurs et les artistes en Iran doivent faire preuve d’un courage extraordinaire pour faire entendre leurs voix et exprimer leurs idées.

Conclusion

La mort tragique de Dariush Mehrjui est une perte immense pour le cinéma iranien. Sa carrière prolifique et son engagement envers l’indépendance artistique ont contribué à façonner le paysage cinématographique du pays. Il est essentiel que justice soit rendue dans cette affaire et que les responsables de ce meurtre soient traduits en justice. En cette période sombre, il est impératif de soutenir les cinéastes et les artistes en Iran et de défendre la liberté d’expression et la diversité artistique.