Réguler le tourisme de masse: un défi pour les municipalités
Une surfréquentation préjudiciable
De nombreux sites touristiques en France font face à un afflux massif de visiteurs, causant des dommages environnementaux considérables. Des destinations populaires telles que l’Île-de-Bréhat, l’Île de Porquerolles ou encore la calanque de Sugiton, à Marseille, ont dû mettre en place des quotas pour limiter le nombre de visiteurs. Le village de Gordes, situé dans le Vaucluse et considéré comme l’un des plus beaux du monde, est également confronté à ce problème de surfréquentation. Le maire, Richard Kutaeff, a pris des mesures pour atténuer les conséquences sur la ville et la population.
Des mesures mises en place à Gordes
Pour faire face à la surfréquentation estivale, la municipalité de Gordes a implémenté différentes mesures. Parmi celles-ci, on trouve la création de parkings de délestage en dehors de la commune centrale pour les camping-cars et les bus touristiques, afin de réduire les embouteillages. De plus, le tarif des parkings a été augmenté et les effectifs de la police municipale ont été renforcés. Malgré ces efforts, le maire reconnaît la complexité de régler ce problème pour les municipalités.
Les limites de l’action municipale
Selon Richard Kutaeff, les maires ne disposent pas d’un pouvoir absolu pour réguler la fréquentation touristique. Le choix de limiter la surfréquentation se fait en collaboration avec les tours opérateurs, en liaison avec l’État et à l’échelle internationale. En effet, le tourisme de masse est intrinsèquement lié à la mondialisation. Cela soulève la question de savoir si les quotas sont la meilleure solution pour protéger les sites naturels face au tourisme excessif.
Le “démarketing” comme solution
L’édile de Gordes considère que le système de quotas est une mesure appropriée pour les sites naturels qui subissent des dommages causés par le tourisme de masse. Il préconise de généraliser cette pratique dans les endroits où la faune, la flore et l’environnement sont gravement affectés. Il mentionne notamment le parc des calanques, qui a mis en place une politique de “démarketing” consistant à dissuader les visiteurs. Toutefois, il estime que Gordes n’en est pas encore à ce stade. Le maire souligne l’importance économique du tourisme pour la commune et met en garde contre les conséquences néfastes du “démarketing” sur les commerces locaux et les habitants.
Une approche équilibrée
La question de la régulation du tourisme de masse soulève des enjeux complexes. Les municipalités doivent trouver un équilibre entre la préservation de l’environnement, la qualité de vie des habitants et les retombées économiques du tourisme. Il est crucial de prendre en compte les avis des parties prenantes, y compris les habitants, les commerçants et les associations environnementales, afin de trouver des solutions adaptées à chaque destination.
Conseils aux municipalités
Pour gérer efficacement la surfréquentation touristique, il est recommandé aux municipalités de :
1. Élaborer un plan de gestion touristique durable en collaboration avec les autorités régionales, les acteurs locaux et les associations environnementales.
2. Promouvoir un tourisme responsable en encourageant les visiteurs à respecter l’environnement et les sites touristiques.
3. Investir dans des infrastructures adaptées, telles que des parkings de délestage en dehors des zones centrales, pour réduire la congestion et les nuisances liées aux déplacements.
4. Sensibiliser les opérateurs touristiques et les agences de voyage à adopter des pratiques durables et à répartir les flux touristiques de manière équilibrée.
5. Encourager la diversification des activités touristiques pour attirer les visiteurs tout au long de l’année et réduire la pression sur les sites les plus populaires.
6. Impliquer activement la communauté locale dans les décisions relatives au tourisme, en organisant des consultations publiques et en favorisant la participation citoyenne.
La régulation du tourisme de masse est un défi majeur pour les municipalités, mais en adoptant une approche équilibrée et en impliquant toutes les parties prenantes, il est possible de trouver des solutions durables qui préservent à la fois l’environnement et la qualité de vie des habitants.
<< photo by jimmy teoh >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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