La Journée sans voitures à Paris: Mesure emblématique ou simple symbole?
Baisse de la pollution sonore et de l’air
La neuvième édition de la Journée sans voitures se tient ce dimanche à Paris, réservant la capitale aux piétons et aux mobilités douces de 11 heures à 18 heures. Dans les périmètres des zones “Paris Respire”, où la circulation est déjà interdite certains week-ends et jours fériés, seuls les bus, taxis et véhicules de secours seront autorisés à circuler à une vitesse maximale de 20 km/h. Dans le reste de la ville, seuls ces mêmes véhicules pourront circuler, mais à une vitesse maximale de 30 km/h. Des dérogations seront possibles pour les résidents parisiens, sur présentation d’un justificatif de domicile.
Depuis son arrivée à l’Hôtel de Ville en 2014, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a pour ambition de réduire la place de la voiture dans la capitale. Cette Journée sans voitures est pour son adjoint écologiste David Belliard une occasion de “donner de l’ampleur et de la visibilité” à cette politique. En effet, la maire avait annoncé que le centre de Paris serait vidé de ses voitures à l’horizon 2024, en interdisant le trafic de transit qui représente actuellement 50% du trafic selon la mairie. Les zones à trafic limité (ZTL) mises en place lors de cette journée deviendront donc une réalité quotidienne dans ces quartiers, affirme David Belliard.
Des résultats convaincants, mais insuffisants
Selon les responsables municipaux, les résultats de ces journées sont convaincants, avec une baisse de 40% de la pollution sonore et de 20% de la pollution de l’air aux oxydes d’azote. Cependant, Antoine Trouche, ingénieur à Airparif, l’organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, rappelle qu’il ne faut pas oublier les autres polluants atmosphériques qui sont tout aussi impactants pour la santé humaine, tels que les particules fines ou l’ozone. Les oxydes d’azote, émis en grande partie par le trafic routier, sont responsables de 50% de la pollution de l’air en Île-de-France.
Selon les estimations de l’Organisme régional de santé, les gaz ainsi que les autres polluants atmosphériques sont à l’origine d’environ 7 900 décès prématurés par an en Île-de-France. L’ingénieur d’Airparif souligne donc que ce qui est vraiment problématique, ce n’est pas la pollution occasionnelle d’une journée sans voitures, mais bien la pollution chronique quotidienne. Selon lui, il est nécessaire de mettre en place des politiques visant à réduire ces niveaux de pollution de manière constante.
Des mesures pour l’amélioration de la qualité de l’air
Les niveaux de polluants atmosphériques principaux sont en baisse en Île-de-France depuis plus d’une décennie, grâce à un ensemble de mesures telles que la promotion de modes de transport alternatifs à la voiture, la réduction de la vitesse maximale et le remplacement progressif des véhicules anciens par des véhicules moins polluants.
Si Anne Hidalgo parvient à créer dès 2024 les zones apaisées sans voitures dans le centre de Paris, cela permettra de libérer les hypercentres urbains du trafic de transit, explique David Belliard. Des mesures similaires ont déjà été mises en place dans d’autres grandes villes européennes comme Bruxelles ou Barcelone. Bien que certains craignent une densification du trafic sur d’autres axes en raison de la fermeture totale des zones automobiles, Belliard croit que ces restrictions conduiront à une “évaporation du trafic”. Il note qu’à Paris, il y a aujourd’hui moitié moins de circulation automobile qu’il y a 25 ans.
Conclusion
La Journée sans voitures à Paris est une mesure emblématique de la politique de réduction de la place de la voiture dans la capitale mise en place par Anne Hidalgo. Elle permet de sensibiliser les parisiens à l’importance de la mobilité douce et de la réduction des niveaux de pollution. Bien que les résultats de ces journées soient convaincants en termes de réduction de la pollution sonore et des oxydes d’azote, ils ne représentent qu’une occasion symbolique et ponctuelle. Pour réellement améliorer la qualité de l’air et réduire les niveaux de pollution, il est nécessaire de mettre en place des politiques durables et constantes. Les mesures telles que la création de zones apaisées sans voitures dans le centre de Paris peuvent contribuer à cette amélioration, mais doivent être accompagnées d’autres actions visant à encourager les transports en commun, les modes de mobilité douce et à réduire l’utilisation de la voiture individuelle.
Philippe Dehaye >>
L’image est uniquement à des fins illustratives et ne représente pas la situation réelle.
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