1,5% d’augmentation du point d’indice : un crachat pour les fonctionnaires ?

Des annonces qui sonnent comme un crachat à la figure des fonctionnaires

Le ministre français de la Fonction Publique, Stanislas Guérini, a annoncé des mesures concernant les salaires des fonctionnaires. Cependant, celles-ci sont loin des attentes des organisations syndicales. Alors que celles-ci réclamaient une augmentation significative de la valeur du point d’indice pour tous les fonctionnaires, le ministre n’a promis qu’une augmentation de seulement 1,5%, qui ne compenserait pas l’inflation. Les syndicats ont immédiatement réagi en quittant la réunion, exprimant leur colère face à ces annonces qui sonnent comme une provocation envers les fonctionnaires. Les salaires des fonctionnaires sont en effet en dessous du seuil de pauvreté, et les conditions de travail sont toujours plus délabrées.

Des mesures plus scandaleuses les unes que les autres

Les mesures proposées par le gouvernement sont encore plus dérisoires que celles de l’année précédente. Une augmentation de seulement 1,5% qui serait mise en place le 1er juillet et qui ajouterait seulement 26 euros en plus par mois pour un agent de catégorie C en début de carrière face à l’inflation. Pour donner le change, le gouvernement accompagne cette annonce d’autres mesures, telles que la prime de pouvoir d’achat équivalente à celle accordée l’année dernière, mais qui serait attribuée seulement aux plus bas salaires sous couvert de faire un geste. Le ministre a également annoncé que les transports en commun seraient maintenant pris en charge à la hauteur de 75 % contre 50% actuellement. Enfin, il propose autant d’augmentation de cinq points à l’ensemble des fonctionnaires à partir du 1er janvier 2024, soit 25 euros bruts de plus par mois pour chaque fonctionnaire.

Une proposition scandaleuse

Les annonces du ministre ont été vivement critiquées par les fonctionnaires. Pour Serge, fonctionnaire dans la collectivité territoriale de Haute-Garonne : « il faut arrêter de se moquer de nous! Les annonces du ministre sont scandaleuses au vu de la situation économique et sociale du pays, j’ai l’impression qu’on est à la limite de la provocation, ils sont totalement déconnectés. La vérité c’est que les annonces sont juste de la poudre aux yeux pendant que le gouvernement continue de casser les services publics et les collectivités territoriales. Il n’y a rien à attendre de leur dialogue social.»

Face à l’impasse du dialogue social, il nous un vrai plan de bataille !

Les directions syndicales ont exprimé leur colère face à ces annonces et ont quitté la réunion. Dans un communiqué, la CGT Fonction Publique pointe un « manque de considération (…) scandaleux », tout en expliquant qu’en augmentant le point d’indice, le « gouvernement reconnaît de fait qu’il s’agit du seul moyen de faire face efficacement à l’inflation. Pour insuffisantes qu’elles soient, les dispositions annoncées sont à inscrire à l’actif des mobilisations massives menées depuis des mois. » Cependant, derrière ces timides critiques, les directions syndicales sont très loin de remettre en question la logique de dialogue social qui a été la leur ces derniers mois, avec seulement quelques réunions de plus prévues.

Un manque de plan de bataille unitaire

Face à l’échec du dialogue social, les directions syndicales proposent de revenir à la table de discussion dès juillet. Mais cette logique est à l’opposé de la construction d’un rapport de forces par la grève, qui serait pourtant décisif pour arracher de réelles augmentations de salaires, non seulement pour l’ensemble des fonctionnaires, mais également pour l’ensemble des travailleurs. Les fonctionnaires pourraient alors jouer un rôle central en entraînant un mouvement national pour des augmentations de salaires, unifiant l’ensemble des travailleurs. Cependant, un vrai plan de bataille et de revendications unifiantes pour l’ensemble de la classe ouvrière est nécessaire pour arracher des augmentations de salaires pour toutes et tous, leur indexation sur l’inflation, tout en articulant cette bataille à celle contre la réforme des retraites et l’ensemble des offensives de Macron. Il est urgent d’imposer une telle perspective !